Pour soutenir une nouvelle année de Contrat Territorial d’Accueil et d’Intégration entre l’état et la Communauté de communes du Clunisois, une rencontre était organisée avec les services asile de la DDETS1, de l’OFII2, des élus et quelques représentants d’acteurs locaux et régionaux.
La sous-préfète de l’arrondissement de Mâcon et secrétaire générale, Agnès Chavanon, a mis en lumière la capacité et l’adaptabilité du Clunisois, identifié parmi les territoires exemplaires de l’intégration des personnes primo-arrivantes en milieu rural.
Il s’agit d’une richesse interculturelle pour le territoire, qui néanmoins nécessite de coordonner les actions dans une approche responsable et dynamique en coopération avec des partenaires.
Les échanges ont permis d’approfondir la conception suivante :
Quelles conséquences pour les habitants ?
L’accueil suppose de prendre en compte de nombreuses thématiques, dont l’essentiel fait déjà partie des missions que les communes nous ont confiées, indépendamment des besoins des personnes venant de loin. Nous les ajustons aux conditions spécifiques des personnes qui arrivent avec des freins : linguistiques, culturels, etc.
Dans quelle mesure ces adaptations profitent aux habitants ?
On sait bien qu’il va falloir faire évoluer nos façons de nous déplacer. Si on met au point des systèmes de covoiturage, d’autopartage, de prêt de vélos et de vélos électriques, on va accélérer cette évolution parce que ça va correspondre aux besoins des personnes qui arrivent sans beaucoup de moyens ou sans permis de conduire. Grâce à cette recherche, les façons alternatives de se déplacer vont bénéficier à tout le monde.
Il y a aussi de plus en plus des familles dans la précarité qui bénéficient de systèmes d’aide alimentaire, culturelle, administrative. Ces dispositifs sont créés pour tous, on va les faire évoluer, les renforcer. Il n’y a jamais des choses qu’on fait spécifiquement dans le cadre de l’accueil qui priveraient les autres, on développe des services pour l’ensemble de la collectivité, donc la motivation à le faire est d’autant plus forte.
Quel est l’avantage de l’accueil ?
On ne raisonne pas en termes d’avantages, plutôt en termes de valeurs. On fait avec les personnes accueillies dans le Clunisois, ce qu’on aimerait qu’on fasse avec nous si on devait partir.
Et puis on peut aussi penser à d’autres aspects plus économiques. Par exemple, aujourd’hui beaucoup d’employeurs du Clunisois ont de la peine à trouver des salariés. Quand il y a des personnes qui ont pour objectifs de travailler et d’être autonome financièrement, ces postes-là sont précieux pour elles. Elles sont prêtes à se réorienter, s’adapter. On a donc une proportion non négligeable de personnes arrivées relativement récemment, qui sont déjà en emploi sur le territoire.
Ce sont des emplois vacants, cela permet de rendre service aux personnes accueillies et aux employeurs.
Autre aspect, des petites écoles sont en permanence dans la préoccupation de garder les classes ouvertes. Quand un, deux, trois enfants arrivent dans un groupe scolaire, parfois c’est ce qui fait la différence.
Pourquoi à l’échelle d’une Com’com ?
Si on en est là où on en est avec cette implication des communes et de la communauté de communes, c’est qu’on a été précédé dans cette fonction.
Par des habitants à titre individuel, ou privé, par des associations, qui le font très bien depuis des années. Mais quand on passe à une certaine échelle, d’une part ça nous donne confiance sur le fait qu’on est capable de le faire à l’échelle d’un territoire et d’autre part nous pouvons apporter des mises en relation, de l’information, du contact avec les élus dans toutes les communes, qui rentrent bien dans notre cahier des charges.
C’est vraiment une sorte d’entraide mutuelle et de mise en visibilité, d’une bonne compréhension de tout le monde. Nous pouvons ainsi tous être efficaces et anticiper ce rôle d’accueil qui devient une des politiques structurantes de notre territoire.